Calcul d’indemnité licenciement économique : Comment s’y prendre et quels sont les éléments à considérer ?

Le licenciement économique est une situation difficile aussi bien pour le salarié que l’employeur, mais il est essentiel de comprendre comment calculer l’indemnité de licenciement correspondante. Cet article a pour objectif de vous informer sur les différentes étapes et critères à prendre en compte pour établir un calcul juste et conforme aux règles en vigueur.

Les bases du calcul d’indemnité de licenciement économique

Le calcul d’une indemnité de licenciement économique repose sur plusieurs critères, dont la rémunération brute du salarié, son ancienneté dans l’entreprise et la situation économique de l’entreprise. Les dispositions légales prévoient un montant minimum d’indemnité, mais il peut être majoré par des accords collectifs ou individuels.

La première étape consiste à déterminer la rémunération brute moyenne des 12 derniers mois précédant le licenciement, ou si elle est plus favorable pour le salarié, des 3 derniers mois. Il faut ensuite calculer l’ancienneté du salarié dans l’entreprise en tenant compte des périodes d’absence non rémunérées (congés sans solde, arrêts maladie non indemnisés) et des durées d’apprentissage ou de stage ayant été ensuite transformées en contrat à durée indéterminée (CDI).

La formule de calcul de l’indemnité légale

Le Code du travail prévoit une formule de calcul pour l’indemnité légale de licenciement économique. Cette formule prend en compte l’ancienneté du salarié et sa rémunération brute moyenne :

  • Pour les salariés ayant moins de 10 ans d’ancienneté, ils ont droit à 1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté.
  • Pour les salariés ayant au moins 10 ans d’ancienneté, ils ont droit à 1/3 de mois de salaire par année d’ancienneté à partir de la 10ème année.

Ainsi, un salarié ayant travaillé pendant 12 ans et percevant un salaire moyen mensuel brut de 3 000 euros aurait droit à une indemnité légale égale à [(9 x 0,25) + (3 x 0,33)] x 3 000 = 8 940 euros.

L’influence des accords collectifs et individuels

Il est important de noter que des accords collectifs ou individuels peuvent prévoir des indemnités plus avantageuses pour le salarié. Dans ce cas, l’employeur doit appliquer la formule la plus favorable. Les conventions collectives définissent souvent des modalités spécifiques pour le calcul des indemnités en fonction du secteur d’activité ou des catégories professionnelles.

Par ailleurs, le salarié peut bénéficier d’autres indemnités prévues par le contrat de travail ou un accord individuel, comme une indemnité de départ en retraite. Ces indemnités sont cumulables avec l’indemnité légale de licenciement économique.

La prise en compte de la situation économique de l’entreprise

Dans certains cas, le montant de l’indemnité légale peut être réduit si l’employeur est en difficulté économique. Cette réduction est soumise à certaines conditions et doit être approuvée par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE). Toutefois, cette mesure est rarement appliquée et ne concerne généralement que les petites entreprises en grande difficulté financière.

Les éventuelles exonérations fiscales et sociales

L’indemnité légale de licenciement économique est exonérée d’impôt sur le revenu dans certaines limites. En général, elle est non imposable jusqu’à deux fois le montant du plafond annuel de la Sécurité sociale (soit 82 272 euros en 2021), sauf si l’indemnité dépasse le montant prévu par la convention collective ou le contrat de travail.

Concernant les cotisations sociales, elles sont dues uniquement sur la partie imposable de l’indemnité. Les cotisations patronales et salariales s’appliquent ainsi sur la fraction dépassant le plafond d’exonération.

En somme, le calcul d’une indemnité de licenciement économique nécessite de prendre en compte la rémunération brute moyenne du salarié, son ancienneté, les éventuels accords collectifs ou individuels et la situation économique de l’entreprise. Une bonne connaissance des règles applicables permettra aux employeurs et salariés de mieux appréhender cette étape délicate dans un contexte économique incertain.